mercredi 31 mars 2010

Jour 3

Aujourd'hui, je n'ai pu attendre, j'étais dans les vestiaires du Perfect Gym Club à midi pile.
Le temps de me changer et hop ! sur l'engin hybride qui m'a tant fait souffrir les deux premiers jours, l'engin de course qui symbolise si bien le pauvre état de mon petit corps décharné.
Jean-Bruno n'est pas encore là mais je pense qu'il m'aurait dit d'augmenter la force de la machine elliptique. Va pour 4. Je dois être malade, déjà sur 3 j'y arrive pas !
Partons léger, j'y vais à mon ryhme. Et je cours. Je pense que le principal, si je veux tenir, est justement de ne pas penser, de ne pas regarder les compteurs kilométriques, les calories dépensées, les "collines" à gravir. Juste courir. Et je cours. Juste un coup d'œil à l'horloge, 8 minutes, ça va, je peux tenir. Et je cours. 10 minutes, 12, 15, toutes ces autres étapes où je prenais encore une pause hier, je cours. À 180 secondes du terme, j'accélère et voici la ligne d'arrivée ! Tin, j'y crois pas, je viens enfin de courir 20 minutes sans m'arrêter et je suis à peine essoufflé ! Les efforts des seulement 2 jours précédents porteraient-ils déjà leurs fruits ? Victoire ! Pour quel résultat ? 2km460. 300 mètres de moins qu'hier mais en 20 réelles minutes, sans pause ! Une petite course pour l'Humanité mais un grand pas pour moi !
J'enchaîne avec le vélo. Va pour 25 minutes. Sur 4 comme hier mais en "montagne". Après 7 minutes, mon genou droit me fait trop souffrir, où sont-ce les muscles qui l'entourent ? Toujours est-il que je passe en force 3, faut pas pousser.
Tiens, un groupe de femmes (+ 1 homme) installe de petits trampolines dans la salle attenante. Et voilà Jean-Bruno qui arrive, il est accueilli avec joie, semble-t-il. C'est vrai qu'il est plutôt bel homme dans son petit short moulé. Ce garçon, c'est du pur muscle mais tout en beauté. Est-ce de l'envie ? Bien sûr ! Je suis là pour ça, non ? Pour arriver à ce résultat ! Et c'est parti pour leur cours sur fond de musique techno. Enfin, pas sûr, c'est hybride. Vous connaissez « Take a Look at Me Now » de Phil Collins ? Eh bien, ça existe en techno : « So take a look at me now - POUM POUM - There's just an empty space - TCHACK POUM » ! Et d'autres classiques aussi, tous massacrés pour le plaisir du rythme des exercices qui se succèdent.
Et moi ? Je roule.
12h50, je viens d'enchaîner la course et le vélo en 45 minutes, sans pause. Passons aux véritables engins. POUM POUM. Et là je me fais souffrance sur le premier, j'arrive avec peine à mes 15 tractions, parfois moins, 12 ou 13. TCHACK POUM. C'est clair, c'est beaucoup plus dur quand on enchaîne. Je m'accorde enfin une vraie halte de 3 minutes avant de passer à celui où je suis assis (faudrait que je me décide à en demander le nom) ; pour ne pas rester sur "l'échec" précédent, je fais 4 séries. POUM POUM. Et encore 4 aux abdos. TCHACK POUM. Fin de la musique, fin du cours, et fin de ma troisième journée en salle. Vamos a la ducha !
Quand je remonte, c'est décidé, je prends l'abonnement. Pour un an. Je dois être malade !
Et vous savez quoi ? « Take a Look at Me Now » version techno, c'est vachement bien en fait.


mardi 30 mars 2010

Jour 2

Retour en salle donc. Et dès le 2e jour,  à entendre Jean-Bruno me dresser le menu de l'après-midi, je me demande comment je vais tenir. Parce qu'il est plus dur qu'hier ? Pas vraiment. Non, le problème est qu'il est identique à tout point de vue ! À part la durée des exercices de chauffe, c'est idem, kif-kif, le copier-coller du jour 1. Et ça, ce n'est vraiment pas évident pour moi. En même temps, je comprends, c'est la répétition ad libitum des mêmes gestes qui façonnent le corps.
 Retour donc sur l'engin elliptique, celui où l'on court autant par la force des jambes que des bras qui actionnent le balancier. De 15 minutes hier, on passe à 20. D'emblée, je signale à J-B que déjà avec 15 je crevais mais il est inflexible. Toujours avec le sourire, mais inflexible.
Et c'est parti (comme J-B quittant la salle). Au bout de 8 minutes, comme hier, première pause. Tin, je ne tiendrai jamais. 15 secondes et je tente de repartir. À 10 minutes, je pense abandonner ; après tout Jean-Bruno n'est pas là, il n'en saura rien. J'y pense sérieusement. Sauf que ce serait nul évidemment. Et encore moins question quand un camarade de jeu s'installe sur la machine voisine. Même que ça me fait mal de le voir courir aussi vite.
Allez, après 2 autres pauses, je tente de terminer par un "sprint" (en utilisant enfin vraiment mes bras dans les 5 dernières minutes), histoire d'atteindre les 9km/h de moyenne mais je reste bloqué à 2km800 en 20 minutes. Enfin, en 25 si je compte les multiples arrêts. Pitoyable.
Je suis bien sûr en nage et me rend en titubant vers le divan de l'accueil, visualisant enfin clairement maintenant ce que le médecin appelait un léger emphysème pulmonaire. Saletés de clopes !
Après ça, les "11" km de vélo (sur "terrain plat" mais avec une puissance en plus qu'hier) sont vraiment une douce balade de 20 minutes. Bon, à 30 à l'heure, je ne risque pas l'infarctus non plus. Quoique. La machine me compte à 135 pulsations minute, un peu beaucoup pour un si modeste effort.
Et enfin les engins !
Aujourd'hui, le temps de manger un brownie et de boire un coup de flotte, je les enchaîne de suite. Et vu que je suis de nature optimiste, je ne prends "que" les 35 kg d'aide qui m'ont fait jeter l'éponge hier.
20 kg à tracter donc. Et, étonnement, j'enchaîne mes 3x15 sans gros problèmes. Idem pour le second exercice. L'effort d'hier aurait-il déjà suffi à quelque peu dérouiller la frêle machine de mon petit corps de maigrichon ? On dirait bien que oui car sur le second engin (celui où il faut être assis), là aussi je monte à 20 kg et là aussi les 3x15 s'enchaînent, encore plus facilement.
Pas le temps de m'arrêter, je descends travailler mes abdos et les dorsaux sur la planche. Je pousse même jusqu'à une quatrième série. Je m'épate, je m'épate. Évidemment, je n'ai qu'une hâte, le signaler à Jean-Bruno.
Qui me regarde tout sourire pour me dire : c'est bien, on pourra mettre plus de poids demain.
Demain, je vais crever, c'est sûr !

Même pas mal !

Étonnamment, (presque) aucune douleur au réveil.
Est-ce à dire que je ne me serais pas assez "donné" hier ?
Pour le coup, je serais presque déçu.

lundi 29 mars 2010

Jour 1

14h30 : avec mon sac à dos labellisé Adeps, j'arrive à la salle. Fidèle au poste, Jean-Bruno m'accueille. Beau grand black baraqué à l'accent français, maniant également très bien le portugais avec les clients brésiliens, il n'a pas une tête à s'appeler Jean-Bruno, on dirait un pseudo trouvé dans un salon de coiffure pour dames mais qui sait, après tout.
Je me change dans les vestiaires ; pour ne pas livrer en spectacle mon corps rachitique, j'ai opté pour un ample jogging gris souris.
Je remonte en salle et Jean-Bruno m'installe sur un engin hybride sur lequel je dois courir 15 minutes.
Tin, courir 15 minutes de suite, ça n'a plus dû m'arriver depuis que je jouais au foot adolescent ! Et encore, au foot, on ne courait pas sans cesse !
Bref, ça remonte à mes 12 ans, au club d'athlétisme de Waterloo.
Je me la joue léger mais après 8 minutes, je dois déjà souffler quelques secondes. Et carrément 30 au bout de 10 minutes. Après "2 km", je termine en nage.
On remet ça sur un vélo, une demi-heure de plats et de "légères montagnes" ; je dois y aller encore plus mollo si je veux avoir une chance de toucher aux véritables machines, celles de musculation. Je dois fréquemment me lever de la selle, le frottement est en train de me niquer le périnée ! Total : "11 km".
En descendant chercher mes bouteilles d'eau, ma démarche me semble absurde, on croirait un canard descendant à la mare.
Jean-Bruno est parti faire une course, plus terre-à-terre celle-là. Tant mieux, ça me permet de souffler un bon quart d'heure.
Retour de mon conseiller et enfin le passage tant attendu aux machines. La première ressemble à un haut plongeoir où je devrai descendre et remonter la plate-forme à la seule force de mes bras ! Enfin, pas tout à fait, un contre-poids de 40 kg m'assistera. Bref, je n'aurais que 15 kilos à tracter. La première série de 15 se passe vraiment facilement. Trop facilement pour J-B qui m'enlève 5 kg d'aide. Il s'éloigne et je continue mes séries. Ici, tout se fait toujours par 3 séries de 15. Sauf qu'avec 20 kg à tracter, je cale à 10, voire 8. Un miroir me fait face et j'y vois en pauvre pantin fringué comme un sac qui grimace en serrant les dents pour soulever à peine plus que le tiers de son corps.
Entre chaque série, un habitué prend ma place et se change évidemment la donne, à peine 20 kg d'aide et il doit bien peser dans les 140 livres. Il fait ça comme je sauterais à la corde.
Mon tour à nouveau. Basta la honte ! je redescends à 40 et enchaîne enfin mes 6 séries. Il est temps de passer sur un autre engin.
Toujours 15 kg, ce sera mon max au début je crois, assis pour changer, à tirer 45 fois. Easy, si si, étrangement easy. Sauf qu'évidemment, mes compagnons de jeux en font de même avec le quadruple. Contraiment à moi, ils se regardent dans les miroirs les entourant. Même si ça me fait doucement marrer, je les comprends, même s'ils n'ont pas tous une tête d'Apollon, leurs corps sont beaux.
Étonnamment, mais pourquoi cela devrait-il m'étonner, je n'en vois aucun sourire en coin quand je reprends ma place et que gentiment ils enlèvent du lest ; ici, tout le monde est là pour souffrir dirait-on, peu importe son niveau.
Je me termine par 3 nouvelles séries d'abdos et Jean-Bruno décide enfin que cela suffit pour aujourd'hui. Je regarde l'horloge : 16h15. 105 minutes de salles pour cinq quarts d'heure de sport effectif.
Une douche et me revoilà dehors.
Alors ? Alors jusqu'à maintenant tout va bien.
Rendez-vous demain matin pour faire le compte de mes douleurs ; déjà, là, 6 heures plus tard, mes bras s'engourdissent rien qu'à taper ces quelques lignes...

samedi 27 mars 2010

Quand on a 43 berges, qu'on fume 30 clopes par jour, qu'on n'a plus fait de sport depuis près de 20 ans et qu'on est épais comme le portefeuille d'un RMiste, faut pas se voiler la face, on est mal barre.
Bref, je me suis inscrit au « Perfect Gym Club », en plein quartier black de Bruxelles, le Matongé ; mon conseiller s'appelle Jean-Bruno et je commence lundi !
Vu que ça risque d'être haut en couleurs (et ne pas durer plus de 5 jours), je me propose de vous en narrer ici les aventures quotidiennes...
RDV à lundi, si je ressors vivant de la 1ère séance.